PATRIMOINE - Une petite histoire du XIXe

La grande verrière du chevet de l’église St Julien vient de retrouver tout l’éclat et la solidité de sa jeunesse.

Après plusieurs mois, plutôt années, depuis les demandes de subventions, la restauration a pris fin en février 2009 et la dernière facture vient d’être payée pour un coût total de 44 063 euros avec une part de10 374 € prise en charge par le conseil général et le conseil régional.

Mais c’est en décembre 1861 que ce vitrail représentant le Christ en croix entre la Vierge et St Jean a été mis en place. A cette époque Madame BRISSON, châtelaine, organisa la décoration de la nef de l’ église en s’adressant aux meilleurs ateliers parisiens de ce milieu du XIXe siècle : Adolphe DIDRON pour les vitraux et Alexandre HESSE pour les peintures et tableaux.

A l’automne 1861, on peut très bien imaginer l’animation qui règne dans les ateliers de la Manufacture de vitrauxau 23 de la rue St Dominique-St Germain à Paris: il faut préparer l’envoi de l’importante commande de Madame BRISSONpour le petit village de Chevry. Autour des cartons à dessin, et des colis en préparation, s’affairent Adolphe DIDRON le créateur de la manufacture, son fils adoptif Edouard, peintre verrier et Monsieur SIRODOT architecte.

Le transport en partie par chemin de fer demandera plusieurs jours et les fêtes de la Toussaint peuvent gêner les travaux de pose. Décision est prise de faire parvenir début décembre les colis à Chevry avec la mise en place des vitraux les jours suivants afin d’éviter des voyages aux poseurs.

Ainsi fut fait!
Pour les vitraux!
 

DIDRON Adolphe (1806-1867) archéologue et fondateur de la manufacture de vitraux

DIDRON Edouard (1836-1902) peintre verrier et écrivain d’art

Leur publication des ANNALES ARCHEOLOGIQUES de 1844 à 1887 sera une référence pour l’archéologie du Moyen âge.

Ils seront les auteurs de nombreux travaux verriers.

Lors de la création de la manufacture, Adolphe DIDRON écrivait:«Pour établir une bonne manufacture de vitraux, il faut un archéologue, un dessinateur, un chimiste, un verrier. L’archéologue imagine et compose les sujets, le dessinateur trouve à ces idées un corps qu’il fixe sur des cartons , que le chimiste attache sur son verre.»

Voici en quelques lignes la véritable petitehistoire des vitraux de l’église de Chevry en Sereine.La documentation précieuse issue des archives personnelles de M DE LAUBESPIN a permis ,je l’espère, d’aiguiser votre curiosité.

 
Document 1 (03/10/1862)
Mémoire adressé par M DIDRON à Mme BRISSON pour l’ensemble des vitraux.

La somme de 11 698 Francs payée en 1862 correspondrait approximativement à plus de 43 000 €

 
Document 2 (03/12/1861)
Billet de transport de colis (vitraux)pour Mme BRISSON
 
Document 3 (21/01/1865)
Accusé de paiement pour solde des vitraux
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